La base des diverses vocations: prêtrise,vie consacrée,laïcat,mariage.
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Cahier de vie
du foyer chrétien (10)

Petit guide pour rendre la famille heureuse


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─ Chapitre 5 ─

LES BASES DE LA VOCATION

Il est vrai que toute vocation commence sur les genoux de la maman, mais c'est aussi vrai pour le rôle du papa. Les parents, autant le père que la mère, ont un rôle primordial vis-à-vis de la vocation de leurs enfants. Leur influence peut s'exercer sur eux, soit dans leur éducation, soit dans les appuis qu'ils leur donnent pour les aider à prendre leur décision.

La formation religieuse reçue dès leur enfance au foyer familial, les encouragements au bien, les bons exemples, l'éloignement des occasions dangereuses, et tout cet ensemble de soins paternels et maternels destinés à inculquer des principes chrétiens et à orienter sans cesse dans la voie du devoir et de la vertu: voilà autant de bases capables ensuite de provoquer chez l'enfant une réflexion plus poussée et de conduire aux engagements de la vocation qu'il aura choisie.

Cette perspective réconforte les parents désireux de rendre leurs enfants dociles à la grâce de Dieu. Aussi, les parents soutiendront les efforts de leurs enfants dans l'étude des vocations: la vie religieuse et sacerdotale – la vie laïque dans le célibat – la vie laïque dans le mariage chrétien. Ils doivent s'assurer que chaque vocation soit bien comprise pour que l'enfant puisse faire un choix bien éclairé.

ORIGINE DE LA VIE SACERDOTALE

Malgré tous les scandales que le monde se plaît à nous rappeler, les parents chrétiens n'hésiteront pas à présenter à leur fils le sacrement de l'Ordre, cette vocation admirable que le Christ institua à la dernière Cène.

Le sacrement de l'Ordre, tout comme le Baptême et la Confirmation, sont les seuls sacrements qui ne sont reçus qu'une seule fois dans la vie. C'est pourquoi on dira que le prêtre est ordonné prêtre pour toute sa vie. Même s'il venait à quitter son ministère dans l'Église, le prêtre ne peut quitter le sacerdoce.

Chaque siècle a compté des prêtres qui ont brillé d'un éclat tout spécial par leur sainteté. Ils ont été l'honneur de l'Église.

GRANDEUR DU SACERDOCE
C'est une mission aussi belle que redoutable car le prêtre ne se sauve pas seul et ne se perd pas seul. Un prêtre entrera au ciel avec un brillant cortège d'élus qui seront sa couronne, ou tombera en enfer suivi d'une multitude de damnés qui seront sa honte et sa confusion.

Contribuer à la vocation et à la sanctification d'un seul prêtre, c'est arracher des âmes à l'enfer et travailler efficacement au salut de toute une population, c'est du même coup sauver un millier d'âmes.

ESPOIR DE SALUT

Le prêtre est l'espoir de demain, non pas pour une mainmise du cléricalisme, mais pour assurer le redressement social par le redressement surnaturel. Le salut? Il est dans le prêtre, voix de l'Évangile, pieu planté par la main de Dieu pour arrêter la montée des décadences du monde.

Le salut, ce sont ces prédicateurs prêchant la Parole de Dieu à temps et à contretemps, avec un tel accent de conviction et une telle flamme de charité que les âmes, remuées jusqu'au plus intime, pleurent leurs péchés et promettent une plus grande fidélité au devoir et à la vertu.

Le salut, ce sont les confesseurs toujours prêts à se rendre au confessionnal pour y accueillir avec bonté tous les pécheurs.

Le salut, ce sont ces pasteurs tout entiers à leurs ouailles: recherchant une brebis égarée; allant au-devant d'un enfant prodigue; apportant réconfort aux âmes meurtries par le deuil et les injustices.

Le salut, ce sont ces prêtres qui, par leur piété, par leur dignité durant la messe, donnent aux fidèles l'impression qu'ils voient Notre-Seigneur à l'autel.

Le salut, ce sont les directeurs spirituels qui conduisent les âmes sur les sommets de la perfection.

Le salut, ce sont les missionnaires. Après avoir laissé leur famille et leur pays, ils vouent leur existence au salut des populations étrangères, non seulement en soulageant leurs misères, mais surtout en leur donnant la liberté des enfants de Dieu.

On ne peut les voir sans penser à Dieu. On ne les approche pas sans se sentir meilleur.

Les années passeront sur les œuvres humaines et les mettront en ruine. Les siècles ne sauraient toucher à l'œuvre des prêtres, car le sacerdoce est éternel.

VIE LAÏQUE OU VIE CONSACRÉE

Sans doute la vie sacerdotale et la vie religieuse sont en soi plus élevées que la vie laïque, parce qu'elles consistent en un don plus total de soi-même à Dieu.

Le choix de la vie religieuse réclame des aptitudes bien précises, un appel d'En Haut manifesté par certains signes, et enfin l'acceptation de l'aspirant par les supérieurs de la communauté religieuse à laquelle il se destine.

Pour la vie religieuse, il y a plusieurs étapes de préparation (postulat, noviciat, premiers vœux, puis vœux perpétuels), qui permettent au candidat de vérifier avec son directeur spirituel et les supérieurs de la communauté si cette vocation est bien la sienne.

La vie laïque, d'autre part, se détermine d'une manière différente: On a la vocation laïque si on n'a pas la vocation religieuse.

La première erreur à éviter, c'est d'écarter sans examen la vocation religieuse: se décider pour la vie laïque sans se renseigner sérieusement sur l'autre voie.

Un second danger, c'est de n'avoir, au sujet de la vie laïque elle-même, que des vues superficielles. On s'oriente alors vers cette voie sans la moindre réflexion et sans le souci de perfection.

Mais pour le mariage, il n'y a pas d'autre période préparatoire que le temps des fréquentations, et la période des fiançailles.

En plus, dans le mariage, il y a deux personnes en cause, qui doivent avoir la vocation du mariage. Si l'un des deux n'est pas appelé au mariage, il y aura des complications plus tard dans la vie du couple et de la famille qu'ils fonderont. La vie familiale sera plus difficile à vivre mais Dieu reste présent aux besoins de ces couples et de ces familles en difficulté, prêt à répondre à leurs prières.

LA VIE RELIGIEUSE

Dans notre siècle noyé par l'athéisme, le premier état de vie combattu par l'esprit du monde, c'est bien entendu le sacerdoce et la vie religieuse. Dans l'opinion publique, les scandales l'emportent sur les bons exemples. Il est donc impératif de remettre les pendules à l'heure et ce devoir incombe d'abord aux parents, puis aux autorités religieuses elles-mêmes.

MANQUE DE VISIBILITÉ

Depuis le Concile Vatican II notamment, les prêtres et les religieux qui ont abandonné leur costume religieux, croyaient ainsi se rapprocher de la population. Mais c'est l'effet contraire qui s'est produit: dans l'anonymat de leur habit civil, ils se sont mélangés à la foule et ils sont devenus, pour ainsi dire, comme invisibles.

Par conséquent, il est très difficile pour les jeunes d'aujourd'hui de reconnaître ces personnes exceptionnelles que Dieu a choisies pour évangéliser le monde.

Sur ce point, les astuces de Satan ont bien fonctionné et on a vu une baisse dramatique de candidats à la vie sacerdotale et religieuse. Pourtant, nous savons que Dieu appelle encore les âmes qu'Il réserve à son service. Mais cet appel est souvent étouffé de plusieurs manières.

REPOUSSER LA VIE RELIGIEUSE

Il faut éviter de pousser, sans discernement, un enfant à la vie religieuse et sacerdotale. Mais il n'est pas permis d'ignorer cette vocation, comme le font les parents qui sont esclaves de l'esprit du monde. Ils sont gravement coupables, les parents qui empêchent leurs enfants de recevoir l'information sur l'état religieux.

Les défauts, l'inconstance, et même certains égarements de jeunesse ne démontrent pas toujours qu'un enfant n'est pas appelé à l'état religieux. Cet état de vie offre les secours les plus efficaces pour se corriger de ses défauts et pratiquer la vertu.

APPEL LIBRE

“Si tu veux”, dit Jésus. C'est un simple appel à un don parfaitement libre. Ce que Jésus demande, c'est de l'aimer autrement et plus exclusivement que le commun des hommes.

Cet aspect de l'amour se pratique dans toute vie religieuse par les vœux de pauvreté, de chasteté, d'obéissance, vécus dans le cadre de la vie en commun.

L'esprit des vœux n'est pas, ne peut pas être de ligoter les âmes mais au contraire, de couper les amarres qui les retiennent au monde. En dépit de la faiblesse humaine, les vœux de religion libèrent quiconque se confie pleinement en Dieu.

Pauvreté: L'absence de richesses assure la disponibilité à toutes les vertus. Le vœu de pauvreté, vécu en communauté permet un rattachement plus intime au corps mystique.

L'exemple de la pauvreté religieuse agit dans la société en démontrant la possibilité de se libérer de toute possession.

Chasteté: La chasteté vécue dans la vie religieuse et dans la vie sacerdotale ne fait pas des refoulés ni des hystériques. Les médecins en conviennent volontiers, la chasteté n'engendre pas non plus des diminués.

La vie religieuse libère des égoïsmes, porte vers les autres d'un mouvement qui ne ramène rien à soi.

Pour être chastes, les religieux ne nient pas la noblesse du mariage; mais l'amour exclusif que l'épouse doit à son époux, le religieux et le prêtre le vouent à Dieu, le seul qui peut être aimé sans réserve.

Obéissance: Le vœu d'obéissance va à l'encontre d'un instinct naturel. Il faut non seulement renoncer à des biens matériels, il faut aussi sacrifier des jouissances d'ordre sensible, et renoncer à sa liberté.

L'âme consacrée se soumet humblement et elle va jusqu'à conformer son jugement à celui des supérieurs, même si les supérieurs ne sont pas infaillibles. Car, ce n'est pas à un homme ou à une femme qu'elle obéit. Ce n'est pas une servitude. Cette âme obéit comme membre du Christ et elle obéit au Christ qui parle à travers les supérieurs.

L'humain n'a pas une âme assez silencieuse ni assez docile pour percevoir toujours nettement les indices surnaturels déposés en son âme. Dieu a pourvu à ces insuffisances en consacrant lui-même les guides spirituels et les supérieurs, et leur obéir est une force.

L'obéissance n'est pas une force d'inertie. Les vrais obéissants ont un caractère bien trempé et soucieux de suivre la volonté divine.

VIE COMMUNE

La vie en groupe est un autre aspect de la liberté entravée. Tout le “moi” est irrité par le frottement perpétuel de ses droits avec ceux du voisin, de son humeur avec la sienne...

Formées au même esprit, aux mêmes tâches, partageant joies et peines, les âmes religieuses participent vraiment à la même œuvre, non dans une égalité uniforme mais par un consentement unanime, où les plus forts aident les plus faibles par leurs exemples, leurs vertus et leur travail.

À la vague d'égoïsme et de haine de notre temps, les prêtres et les religieux doivent répondre par un témoignage vivant d'amour et de charité chrétienne, à travers le champ d'action où ils évoluent.

LES CRITÈRES DE LA VOCATION RELIGIEUSE

Les parents essaient d’indiquer à leur enfant comment reconnaître les appels du Seigneur pour la vocation religieuse. Tout jeune, l'enfant réfléchit naturellement à ce que l'on veut faire de sa vie. Il rêve de l'employer pour quelque chose de grand.

Dieu se sert des circonstances les plus diverses pour faire naître et grandir dans l'âme appelée la volonté de se donner totalement à Lui: lectures, conversations, rencontre d'un prêtre ou d'un religieux, retraite...

Les motifs conscients qui déterminent le choix de la vocation religieuse peuvent être des plus divers. Ce n'est pas la pensée de travailler à sa propre perfection et d'assurer son propre salut qui apparaît à l'avant-plan, mais c'est un désir de sauver les âmes, de servir l'humanité et de l'arracher à sa misère matérielle et spirituelle.

Mais toujours à l'horizon se profile le Christ, car on pressent que c'est en Lui que repose le salut de tous les hommes et qu'il n'y a pas de libération possible en-dehors de Lui.

APPEL CLAIR OU INCERTITUDE

Dans bien des cas, l'appel de Dieu ne laisse aucun doute. Ce sont les vocations heureuses qui n'ont pas de longs débats intérieurs. La route est là, non sans obstacles ni fondrières, mais d'un tracé net. On peut se mettre en marche avec l'aide de la grâce et travailler à développer en soi les qualités d'un bon instrument de Dieu.

Mais il arrive aussi qu'on reste dans l'incertitude ou qu'à une période de pleine lumière succèdent des ombres et des ténèbres. Pour sortir de l'incertitude, on recourra aux moyens suivants:

- La prière d'abord, nécessaire plus que jamais, puisqu'il s'agit de l'orientation de toute une vie.

- En second lieu, on tâchera de se mettre en “état d'accueil” aussi parfait que possible à l'égard de la volonté divine.

- Enfin, on s'adressera à ses conseillers naturels; les parents, surtout si ceux-ci sont assez chrétiens pour ne pas rejeter a priori une vocation; le directeur spirituel auquel sa mission et son expérience donnent les grâces et les lumières nécessaires pour étudier les cas difficiles.

Si l'incertitude subsiste, et si aucune décision définitive ne s'impose avec urgence, on attendra que Dieu dénoue l'hésitation dans un sens ou dans l'autre, par les lumières qu'il lui plaira de donner ou par les circonstances qu'il fera jaillir.

Lorsque le moment de prendre une orientation définitive arrive, si l'incertitude n'est pas levée, on reste libre de se décider. Cette incertitude est un signe que Dieu laisse à l'âme l'entière décision de son choix.

C'est ainsi que certaines âmes, après s'être loyalement interrogées, décident de rester dans le monde. De fait, Dieu peut les destiner à un rayonnement social par le mariage ou par le célibat.

Il arrive aussi que Dieu, après avoir appelé une âme et avoir éprouvé la loyauté de sa réponse, lui permette d'en venir à une réalisation après un autre cheminement. Telles les âmes qui, retenues dans le monde par d'impérieuses obligations familiales, ou faute de pouvoir supporter la vie religieuse, se dirigent dans une mission apostolique laïque.

Le désir de mener une vie parfaite dans la vie religieuse peut être l'amorce d'une vie sainte au milieu du monde.

Combien de prêtres et de religieux heureux
remercient leur Créateur pour le don
d’une bonne mère qui, la première,
a jeté les semences de la vocation
dans leur cœur d’enfant  !

 

Père William Doyle

(Lettre de l’Abbaye St-Joseph de Clairval,
Décembre 2012)

 

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