Découvrez la vie de Marie des Vallées: laïque, mystique, stigmatisée. Surnommée 'la Sainte de Coutances' / 3
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Dans la grande série

Prophètes et mystiques

MARIE DES VALLéES
(3)

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La « SAINTE DE COUTANCES » avait reçu, dès sa tendre jeunesse, des communications ineffables sur les Saints Cœurs de Jésus et de Marie, dont celle-ci fut obligée par Dieu Lui-même, de faire part à son saint directeur.

Le divin Sauveur lui avait donné à maintes reprises le baiser de son humanité souffrante, lui avait communiqué les douleurs de ses cinq plaies, lui avait fait don de sa couronne d'épines, et fait avec elle l'échange de son Cœur divin.

Le 8 février 1652, en la fête du Saint Cœur de Marie, Notre-Seigneur tirant de sa poitrine son Sacré-Cœur environné de flammes, renouvela ce don de son Cœur à son humble épouse. Il l'assura aussi que c'était Lui-même qui avait inspiré la fête « de son Cœur qui ne fait qu'un avec celui de sa Mère » qu'elle serait un jour célébrée dans l'univers entier comme une seconde fête du Saint-Sacrement et qu'il châtierait ceux qui s'y opposeraient.

On fit à la Sœur Marie l'honneur de poser la première pierre de la première chapelle dédiée au Saint Cœur de Marie (chapelle du Lycée actuel), le 3 juillet 1652, et de nommer la première cloche avec le pieux Monsieur de Bernières.

Marie des Vallées eut toujours pour la Sainte Vierge une dévotion extraordinaire : elle en reçut les faveurs les plus ineffables. Elle l'honorait particulièrement par le saint Rosaire pour lequel elle avait un attrait irrésistible :

« C'est, disait-elle, la prière de tous, la prière des pauvres et des ignorants, mais elle contient tous les trésors de la science et de la sagesse de Dieu, tout ce qu'il y a de plus saint et de plus agréable à Dieu au ciel et sur la terre. Aussi si je n'avais qu'une demi-heure à vivre, et qu'il fût en mon choix de l'employer à ce que je voudrais, je l'emploierais à dire mon Rosaire. »

Elle se prosternait souvent devant l'autel de Notre-Dame du Puits, à la Cathédrale. Elle assistait à toutes les messes qui s'y célébraient en l'honneur de l'Immaculée-Conception.

Elle adressait ses requêtes et la Reine du Ciel répondait à la confiance de sa servante en lui accordant les lumières et les grâces sollicitées.

Elle se rendait aussi souvent à la petite chapelle de la Roquelle, dédiée à l'Annonciation, pour demander de saints prêtres pour l'Église.

Au cours de sa vie, elle fit de nombreux pèlerinages au Mont Saint-Michel, à la Délivrance, à Alleaume et autres sanctuaires vénérés. Des personnes de haute piété tenaient à l'accompagner.

On venait de fort loin se recommander à ses prières ou recourir à ses lumières. Elle lisait dans les consciences ; elle discernait les vocations ; connaissait l'état des âmes après leur mort.

Elle fit plusieurs prophéties remarquables que les événements confirmèrent et opéra des prodiges et des guérisons nombreuses.

Pendant les dernières années de sa vie, des phénomènes mystiques marquèrent sa haute sainteté, et sa réputation s'étendit fort loin, jusqu'au Canada.

Elle prédit sa mort longtemps à l'avance. Après s'y être préparée pendant trois mois, elle s'endormit de la mort des Saints, jouissant d'une grande paix intérieure et extérieure, âgée de 66 ans et 10 jours, le vendredi 25 février 1656, après 17 ans de souffrances inexplicables.

On se disputa sa dépouille mortelle. Les Chanoines voulaient l'inhumer dans la Cathédrale, les Jacobins dans la Chapelle du Saint-Rosaire. Elle fut portée à l'église Saint-Nicolas, sa paroisse. Mais quelques mois après, elle fut transférée au lieu choisi par elle, la Chapelle du Séminaire. Cette chapelle étant devenue chapelle privée du Lycée et n'étant plus ouverte au public.

Monseigneur Guérard, reconnaissant de plusieurs faveurs, qu'il attribuait à son intercession, voulut posséder, dans sa belle Cathédrale, restaurée par lui, les restes précieux de la «Sainte de Coutances». Il les fit donc reprendre au Lycée et déposer près de l'autel de Notre-Dame du Puits, dans cette chapelle bénie, où la sainte fille avait jadis tant de fois prié et reçu des communications du ciel.

Daignent les Saints Cœurs de Jésus et de Marie ouvrir sur ce tombeau une source nouvelle de grâces pour la glorification de cette humble fille, leur servante privilégiée.

« Dieu, écrit saint Jean Eudes, ayant dessein de faire un haut édifice de sainteté et de perfection en la sœur Marie des Vallées, y a jeté des fondements très profonds.
Il a mis en son cœur une humilité si profonde, si solide, si admirable que je n'ai jamais vu, ni lu, ni entendu rien de semblable. Je puis dire en vérité et sans exagération aucune que tout ce que j'ai lu dans les livres de plus excellent de cette vertu, me semble peu de chose en comparaison de ce que j'ai vu et reconnu par une longue expérience, en cette fille. »

Et après avoir, ailleurs, essayé de décrire les merveilleux effets de l'Amour divin en la sœur Marie, le même Saint conclut :

« Enfin, tout ce que j'écris ici n'est rien en comparaison des choses grandes, profondes et admirables que Dieu a opérées en cette sainte âme. Certainement je puis dire avec vérité, dans la connaissance que j'en ai, quelque imparfaite qu'elle soit, qu'il faudrait la main d'un séraphin pour les écrire telles qu'elles sont. » (Vie adm., L. IV, Ch. VIII; L. X, Ch. X)
« Comme l'on en a parlé et écrit diversement, écrit de son côté le pieux Bourdon, Archidiacre d'évreux, l'ayant connue, je me sens pressé de rendre témoignage à la vérité et de dire pour la gloire de Celui qui a fait en elle de grandes choses, qu'elle a été une personne de grande innocence, n'ayant jamais perdu autant que l'on en peut juger par les preuves que l'on en a, son innocence baptismale.
Elle a eu une patience achevée et une fidélité à Dieu qu'il serait difficile d'expliquer dans tous les états pénibles qu'elle a portés». (Bourdon III, p. 386)
S. Jean Eudes
en présence de Marie des Vallées
consacre aux Sacrés Cœurs
ses Instituts et leurs œuvres.


La mémoire de Marie des Vallées ayant été vivement attaquée par les ennemis de saint Jean Eudes et les Jansénistes1, Monseigneur Claude Auvry rendit la sentence suivante :

« Nous souvenant de la grande humilité, obéissance, patience, sincérité de jugement de soi-même et de ses intérêts, et de toutes les choses du monde et des autres vertus que nous avons vues avec édification en ladite Marie des Vallées, et après avoir ouï les sentiments des docteurs et des ecclésiastiques assemblés pour ce sujet et les témoignages desdits prêtres missionnaires, et après avoir vu lesdits écrits et plusieurs missives de plusieurs doctes et signalés personnages qui ont soigneusement examiné et approuvé sa conduite : disons et déclarons que nous n'avons remarqué aucune chose en sa vie qui soit répréhensible ou condamnable, mais plutôt toutes les marques d'une excellente vertu et rare piété, et tout sujet de croire qu'elle a été prévenue des grâces extraordinaires de Dieu qui l'ont accompagnée jusqu'à la mort, sans néanmoins en faire le jugement qui doit être réservé au Saint Siège Apostolique. »


  FAITS ET GUéRISONS MIRACULEUSES

Après sa mort les passions ne s’apaisèrent pas. Ses amis, frères de mission, et ses défenseurs continuèrent à être persécutés. Nombreux étaient ceux qui venaient prier sur sa tombe, à Coutances. On peut citer, parmi beaucoup d’autres : M. de Bernières, Saint Jean Eudes, Mme de Camilly et Mme d’Acqueville... Certains, comme M. Langry, ont souhaité, et obtenu, de reposer près d’elle après leur mort. De nombreux jésuites défendirent sa mémoire.

On la vénérait dans de nombreux couvents. On se partageait aussi ses reliques, et spécialement les linges tachés de son sang.

Des récits merveilleux se répandaient cependant à travers la ville. La défunte passait pour une sainte. Le cercueil avait été trouvé en bon état, à part un petit trou qui laissait voir le linceul non encore complètement détruit. Certains sentirent des odeurs suaves s’en dégager. Plusieurs hommes d’armes parlèrent d’une « forte odeur de romarin », mais d’autres déclarèrent que le corps ne sentait « ni bien ni mal » ; d’autres se plaignirent même, paraît-il, d’une « mauvaise odeur » assez semblable à celle du « fromage pourri ».

Quand on avait ouvert le cercueil dans l’église Saint-Nicolas, pour identifier le corps, on avait trouvé celui-ci intact et ne portant qu’une légère tache noire au-dessus de l’œil.

Mais les ennemis se firent de plus en plus bruyants, et les attaques, toujours plus perfides... Pourtant les miracles se multipliaient. D’étonnantes guérisons ont été signalées et répertoriées.

Après sa mort, les miracles se multipliaient. D’étonnantes guérisons ont été signalées et répertoriées.

– Le 14 novembre 1922, la guérison d’une religieuse de Notre-Dame de la Charité à Marseille.

– Le 13 septembre 1925, le blanchiment miraculeux de cinquante robes de religieuses irrémédiablement tachées, et irrécupérables.

– Le 23 novembre 1927, la guérison d’un prêtre malade depuis 1908.

– Le 15 mars 1929, la guérison d’un enfant de dix ans et demi.

Saint Jean Eudes lui restera toujours fidèle, et la défendra même après sa mort, malgré les moqueries des Jansénistes qui ne manquent pas de critiquer sa « crédulité ».

Rassemblant ce qu'il sait d'elle, saint Jean Eudes rédige en 1655 un ouvrage en 3 volumes qui a pour titre " La vie admirable de Marie des Vallées et des choses prodigieuses qui se sont passées en elle ", qui n'est pas publié mais circule de main en main parmi les proches du prêtre.


  PAROLES CéLèBRES

Marie des Vallées disait au démon :

« Est-ce là tout ce que tu peux faire ? Tu n'as pas grande force... Garde-toi bien d'omettre la moindre des peines que Dieu te permet de me faire endurer... Mais prends bien garde à ce que tu feras ! Tu es un lion, et je ne suis qu'une misérable fourmi. Quand le lion vaincrait la fourmi, on se moquerait de lui de s'être armé pour combattre une si faible et si chétive bête. Mais si la fourmi surmonte le lion, comme elle le fera assurément, parce qu'elle est fortifiée de la grâce de Dieu, la confusion en demeurera éternellement sur le lion. N'es-tu donc pas bien insensé de faire ce que tu fais ? Fi, fi de la bête à dix cornes. » (Manuscrit de Québec, L. I, ch. IV)

Les conseils qu’elle donne sont toujours judicieux et souvent pleins de saveur, unissant à l’élévation surnaturelle de la sainte le robuste bon sens de la paysanne normande. Ses pires ennemis reconnaissent qu’elle est vraiment « fort éclairée », fertile en belles et « solides instructions ».

Elle s’affligeait des discordes qui sévissent trop souvent parmi les dévots ; « l’envie, la jalousie et les divisions qui règnent dans les cloîtres sont une pierre d’achoppement pour les fidèles ».

La moquerie lui semblait un grand péché.

Plusieurs de ses visions sont une satire très dure des divers défauts des religieux. Elle pensait que sur les ecclésiastiques, qui ont charge d’âme, pèse une lourde responsabilité.

« Ils seront, lui dit JESUS, jugés plus sévèrement que les autres.
Ceux qui manquent à leur mission seront punis pour tous, pour le peuple, pour les nobles et les magistrats (ou officiers de justice) ; les nobles et les hommes de justice seront punis pour le peuple, les gens du peuple ne le seront que pour eux-mêmes.
Des malheurs sont prêts à tomber sur l’Église, car il y a plus de justice parmi les soldats qu’entre les prêtres, et de toutes les conditions du monde, ce sont eux qui peuplent mieux les enfers.

Les évêques devront répondre de toutes leurs ouailles d’une manière prodigieusement exacte. »

Les bénéfices sont choses très dangereuses pour le salut. Il faut éviter soigneusement d’entrer et de faire entrer sans vocation dans les ordres.

Accumuler les bénéfices, s’enrichir avec les biens de l’Église qui ne doivent servir qu’aux pauvres et aux stricts besoins du culte et de ses desservants, est un des péchés les plus abominables.

Se disputer ces biens, plaider pour les avoir est un scandale affreux.

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1 Jansénistes : personnes qui font preuve d'une rigueur excessive dans leurs idées.

 

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