Selon le P. Jim Anderson, la Russie n'a pas été consacrée au Coeur Immaculé de Marie / 1.
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La Russie n'a pas été consacrée

au Cœur Immaculé de Marie (1)

L’article suivant du père Jim Anderson est inclus, avec sa permission, dans le livre "Soudaine et inattendue". Il fournit une évaluation bien documentée des contradictions apparentes pour savoir si la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie a été oui ou non accomplie selon la demande de Notre-Dame et de Notre-Seigneur.
 


De Fatima à la Russie. Le temps presse.
par le père Jim Anderson, M.S.A.

 

Dans Le Message de Fatima publié par le Vatican en juillet 2000, le cardinal Tarciscio Bertone sdb, alors Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, affirmait que « toute discussion, toute nouvelle pétition » pour la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie par le Saint-Père et les évêques est « sans fondement » parce que « Sœur Lucie confirma solennellement que cet acte solennel et universel de consécration » avait déjà été accompli par le Pape Jean-Paul II. La seule autorité du Cardinal Bertone pour une affirmation créant un tel renversement de situation repose sur deux lignes dactylographiées d’une lettre que le Cardinal affirme avoir été écrite par Sœur Lucie le 8 novembre 1989, et déclarant : « Oui, cela a été fait, comme Notre-Dame l'avait demandé, le 25 mars 1984. »

Mais est-il probable que Sœur Lucie, après avoir proclamé durant 60 ans à une succession de pontifes l’urgence de répondre à une demande de la Sainte Mère que le Saint-Père ordonne aux évêques de se joindre à lui dans la consécration solennelle de la Russie à son Cœur immaculé, irait ensuite déclarer en 1989 que la consécration de Jean-Paul II au monde « correspondait à ce que voulait Notre-Dame » ? Étant donné la détermination bien connue de Sœur Lucie au cours de ces 60 années, nous devons nous ranger à l’avis des experts qui concluent que Sœur Lucie n’aurait pas pu, en conscience, écrire cette lettre.

La crédibilité de cette affirmation par le Cardinal Bertone est également affaiblie du fait que le document ne produit pas pour les lecteurs l’intégralité du texte de la lettre, son destinataire, ou la signature de l’auteur. Il est à tout le moins disproportionné de fonder une affirmation aussi grave sur une preuve aussi mince. De plus, il existe une contradiction fatale à la possibilité que Sœur Lucie ait pu écrire cette lettre.

Après la mort de la sœur aînée de Sœur Lucie, Senhora Maria dos Anjos, Mgr Luciano Guerra, recteur d’alors du Sanctuaire de Fatima, avait demandé à Sœur Lucie d’achever le récit de ses souvenirs d’enfance sur sa famille, spécialement son père. Sœur Lucie a volontiers accédé à sa demande en écrivant, comme toujours, de sa propre main, son cinquième Mémoire, lequel commence par une lettre à Mgr Guerra datée du 12 février 1989. Sœur Lucie parle dans cette lettre de celle que Mgr Guerra lui a adressée en date du 23 novembre 1988 lui demandant de compléter ses souvenirs, et d’un questionnaire que Mgr Guerra lui avait antérieurement envoyé le 31 octobre 1986 par l’intermédiaire de son Provincial, le père Jeremias Carlos Vechina et qui exigeait une prompte réponse, ce que ne lui permettaient pas ses devoirs dans la communauté. Deux ans plus tard un nouveau Provincial, Mgr Pedro Ferreira, estimant que ce travail était pour la gloire de Dieu, informa Sœur Lucie de ne plus différer. Elle expliqua alors à Mgr Guerra: croyant que c’est la volonté de Dieu, et parce que Votre Révérence demande plus de rapidité, je vais commencer par faire le portrait de mon père, confiante dans la protection maternelle de Notre-Dame.

Les réponses à votre questionnaire seront données plus tard, mais pour le moment je dois dire que pour certaines – celles qui se rapportent aux Apparitions – je ne peux y répondre sans l’autorisation du Saint-Siège, à moins que vous ne demandiez et obteniez vous-même cette permission. Sinon, je continuerai en laissant ces questions en blanc.

Est-il également probable qu’après avoir écrit dans sa lettre manuscrite à Mgr Guerra le 12 février 1989 qu’elle ne pourrait pas répondre à des questions en rapport avec les Apparitions « sans l’autorisation du Saint-Siège », Sœur Lucie enverrait le 8 novembre 1989 la lettre dactylographiée citée par l’archevêque Bertone ? Étant donné l’intégrité morale personnelle de Sœur Lucie et sa dévotion à Notre-Dame et à ses messages, cela est plus qu’improbable ; il est impensable que Sœur Lucie confirmerait que la consécration du monde faite le 25 mars 1984 correspondait à ce que Notre-Dame avait demandé dans son apparition du 13 juillet 1917 à Fatima. De plus, il n’est pas clair, d’après le texte de l’archevêque Bertone, que la lettre du 8 novembre 1989, dactylographiée ou non par Sœur Lucie, concerne la consécration de la Russie proposée par Notre-Dame à Fatima.

La consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie est importante et agréable au Ciel, et a été la cause de grâces significatives par le passé. Mais la promesse de Notre-Dame de Fatima que la Russie se convertira et qu’il y aura la paix dans le monde est conditionnée par la volonté de notre Pontife de répondre à sa demande de consécration de la Russie et de la dévotion réparatrice des premiers samedis de cinq mois consécutifs. Il y avait, en fait, deux demandes distinctes et deux promesses distinctes par le Ciel. En supposant, par exemple, que la lettre du 8 novembre 1989 ait bien été dactylographiée par Sœur Lucie, il est fort probable que la voyante aurait confirmé que seule une seconde et différente demande, celle adressée au Saint-Père de consacrer le monde au Cœur Immaculé de Marie, avait été accomplie comme le voulait le Ciel. Cette conclusion découle de la série des événements historiques suivants.

Le 1er août 1935, Notre-Seigneur a demandé à une autre voyante portugaise, Alexandrina Maria da Costa, d’écrire au Saint-Père pour lui demander de consacrer le monde au Cœur Immaculé de Marie. Son confesseur jésuite, le père Pinho, a envoyé sa lettre à Pie XI par l’intermédiaire du Cardinal Eugenio Pacelli le 11 septembre 1936. Pacelli fit mener une enquête sur la voyante par le Saint-Siège avec le concours des autorités portugaises. Par coïncidence, le père Pinho prêcha une retraite aux évêques portugais à Fatima en juin 1938. Étant donné que les demandes antérieures pour la consécration de la Russie n’avaient rencontré qu’un silence obstiné à Rome, et comme le monde se dirigeait rapidement une fois de plus vers le chaos, les évêques portugais ont envoyé une demande collective au pontife pour la consécration du monde au Cœur Immaculé de Marie. Ils insistèrent sur le fait que la protection que Dieu avait accordée au Portugal en réponse à leur consécration de ce pays au Cœur Immaculé de Marie pourrait être étendue au monde entier par une consécration similaire par le Saint-Père. Pie XI, cependant, a gardé le silence.

Les tentatives des directeurs spirituels de Sœur Lucie pour obtenir la consécration de la Russie par le Saint-Père avec les évêques sont apparues vaines dès l’automne de 1940. Poussés par les immenses dangers qui menaçaient le monde, ils ont alors espéré obtenir du Saint-Père la consécration du monde avec une mention spéciale de la Russie, et ils ordonnèrent à Sœur Lucie d’écrire au Saint-Père pour la lui demander. Le 22 octobre 1940, Sœur Lucie passa deux heures en prière devant le Saint-Sacrement et reçut cette nouvelle promesse de Notre-Seigneur :

Sa Sainteté obtiendra que ces jours de tribulation (Deuxième Guerre mondiale) soient abrégés si elle obéit à mes désirs en faisant l'acte de consécration au Cœur Immaculé de Marie du monde entier avec une mention spéciale de la Russie.

Le 2 décembre 1940, Sœur Lucie écrivit de Tuy, en Espagne, à sa Sainteté Pie XII une lettre qui fut considérablement révisée par l’évêque de Leira-Fatima, Mgr da Silva, et qui rappelait l’histoire des demandes de Notre-Dame à Fatima et à Tuy :

Je viens, Très Saint Père, renouveler une demande qui fut déjà diverses fois portée auprès de Votre Sainteté. La demande est de Notre-Seigneur et de notre bonne Mère du Ciel.

En 1917, dans la partie des apparitions que nous avons appelée " le secret ", la Sainte Vierge révélait la fin de la guerre qui affligeait alors l’Europe et en prédisait une autre en disant que pour l’éviter Elle viendrait demander la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé ainsi que la communion réparatrice du premier samedi (du mois). Elle promit la paix et la conversion de cette nation si Sa demande était entendue. Sinon, Elle annonça que cette nation répandrait ses erreurs dans le monde entier et qu’il y aurait des guerres, une persécution de la Sainte Église, le martyre de nombreux chrétiens, plusieurs persécutions et souffrances réservées à Votre Sainteté, et l’annihilation de plusieurs nations.
 
Très Saint Père, cela est resté secret jusqu’en 1926 selon la volonté expresse de Notre-Dame.
 
En 1929, par le moyen d'une autre apparition, Notre-Dame demanda la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé, promettant par ce moyen d'empêcher la propagation de ses erreurs et sa conversion.
 
Passé quelque temps, je rendis compte au confesseur de la demande de Notre-Dame. Sa Révérence employa quelques moyens pour qu'elle se réalisât, agissant de manière qu'elle puisse arriver à la connaissance de Sa Sainteté Pie XI.
 
En diverses communications intimes, Notre-Seigneur n'a pas cessé d'insister sur cette demande, promettant dernièrement que si Votre Sainteté daignait faire la consécration du Monde au Cœur Immaculé de Marie, avec mention spéciale de la Russie et ordonner que, en union avec Votre Sainteté et en même temps, la fassent aussi tous les évêques du monde, d'abréger les jours de tribulation par lesquels Il a déterminé de punir les nations par la guerre, la famine et diverses persécutions contre la sainte Église et Votre Sainteté.
 
Très Saint Père, si dans l’union de mon âme avec Dieu je ne suis pas trompée, Notre-Seigneur promet une protection spéciale à notre Patrie durant cette guerre, eu égard à la consécration que les Prélats portugais ont faite de la Nation au Cœur Immaculé de Marie. Cette protection sera la preuve des grâces qui auraient pu être concédées aux autres Nations, si, comme elle, elles lui avaient été consacrées.
 

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