Tout sur le Scapulaire brun / Partie 1:Historique et témoignages sur le Scapulaire du Mont-Carmel.
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C'est quoi
ce petit carré? (1)

par Marie Chantal


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J’avais douze ans. Au terme d’une course ‟décoiffante” avec des voisines de mon âge, l’une d’elles, fixant des yeux un bout d’étoffe brune sorti de mon encolure, demanda avec étonnement :

‟C’est quoi ce petit carré ?”

‟Ca, c’est un scapulaire brun ! lui répondis-je. La Sainte Vierge a promis que si on mourait avec notre scapulaire, on n’irait pas en enfer; et qu’elle nous ferait sortir du Purgatoire le premier samedi après notre mort.”

L’enfer, passe encore. La fillette savait que c’était un truc pas rigolo, pour les méchants. Mais le Purgatoire ? Et le scapulaire ? Jamais entendu parler…

De me lancer donc dans une explication sommaire du Ciel, de l’Enfer, du Purgatoire, des ‟petits” et ‟gros” péchés… Mes voisines semblèrent intéressées. Mais sans doute en fut-il autrement de leurs parents qui ne leur permirent jamais plus de venir jouer chez moi…

Dommage, car notre religion est si fascinante à découvrir.
 

à QUOI RESSEMBLE-T-IL ?

Un Scapulaire brun de Notre-Dame du Mont-Carmel, c’est deux rectangles d’étoffe habituellement brune, parfois noire. Il n’y a plus de restrictions quant au genre d’étoffe (coton, laine, feutrine...) Il peut être de n’importe quelle grosseur, portant ou non une image pieuse. Ces deux rectangles doivent être reliés par deux liens (cordes, rubans, chaînettes…) qui permettent de porter un rectangle sur la poitrine et l’autre dans le dos.
 

D’Où VIENT-IL ?

Vers 1251, la Sainte Vierge apparut à saint Simon Stock, un moine Carme. Elle tenait en main un scapulaire, c’est-à-dire une espèce de grand tablier qui recouvre le dos, les épaules et le devant. Elle dit à Simon:

‟Reçois ce scapulaire (…) Celui qui mourra revêtu de cet habit sera sauvé, il n’ira pas en enfer. C’est un signe de salut, une sauvegarde dans les dangers, un gage de paix et d’éternelle alliance.”

Le petit scapulaire que nous portons aujourd’hui est la miniaturisation du grand scapulaire des moines. L’Église a autorisé cette modification pour permettre aux laïcs de bénéficier aussi des promesses de Notre-Dame.
 

LE CIEL SANS EFFORTS ?

En portant pieusement le Scapulaire brun du Mont-Carmel durant notre vie et surtout au moment de notre mort, on n’ira pas en enfer : promesse de la Sainte Vierge.

Est-ce à dire que je peux vivre n’importe comment, et que le Bon Dieu sera obligé de me recevoir au Ciel même si toute ma vie, et jusque dans ma mort, je me suis moqué de Lui?

Non: Marie ne saurait obtenir une injustice! Le Bx Claude de la Colombière et St Augustin disaient que dans ce cas, soit vous obtiendrez une grâce spéciale pour vous convertir avant de mourir, soit vous mourrez sans votre scapulaire, probablement en vous l’enlevant vous-même…

Un homme, vivant dans la débauche et l’ivrognerie, faisait grand scandale. Il ne mettait jamais les pieds à l’église, et vomissait mille blasphèmes chaque fois qu’il voyait un prêtre. Pourtant, il continuait à porter le scapulaire reçu dans son enfance.

La maladie grave vint le surprendre dans cet état. Il mourrait bientôt et pourtant il ne voulait rien entendre : pas question de recevoir même les derniers sacrements. Bientôt, il tomba dans une sorte de léthargie annonciatrice de son trépas imminent. Tout à coup, les personnes qui entouraient son lit le virent s’agiter, se débattre avec une extrême violence, comme s’il cherchait à se défaire d’un poids écrasant. Aux questions de son entourage, il s’écria avec désespoir :

‟J’étouffe !... J’étouffe !...” et en disant cela, il entrouvrit nerveusement le haut de son vêtement, découvrant son scapulaire.

‟Voilà ce qui me fait tant souffrir...” et l’arrachant aussitôt il le jeta loin de lui…

Un moment après, il mourait avec toutes les apparences d’un réprouvé et dépouillé de son scapulaire. (Résumé des Chroniques du Carmel d’Alost, Belgique).

Eugène est Catholique de naissance seulement. Toute sa vie, il s’est moqué de Dieu et de la plus élémentaire morale. Son genre de vie le conduit finalement à l’hôpital où, lentement, il se meurt.

La religieuse qui le soigne lui parle confession et communion. Mais Eugène lui répond, sarcastique : ‟Pas de danger, ma Sœur… je ne mourrai pas comme ça… J’ai mon scapulaire...”

Le prêtre, appelé en renfort, reçoit la même réponse malgré ses supplications. Dans un rire sardonique et d’un ton cynique, le malheureux lui montre son scapulaire : ‟J’ai mon es-ca-pu-laire” dit-il en scandant chaque syllabe. ‟Il paraît qu’une personne qui a son es-ca-pu-laire ne meurt pas en état de péché mortel… Donc, je suis 'safe'.”

‟Malheureux, reprend le prêtre les larmes aux yeux, ce que vous dites est un blasphème… Prenez-vous le saint scapulaire pour un permis de pécher ?... Oui, le scapulaire est une armure de salut pour les pécheurs, mais qui rougissent et se lamentent de l’être, et supplient la divine Mère de leur obtenir la grâce de conversion, tandis que vous...”

Et le mourant rit toujours...

Alors, l’aumônier plein de pitié le laisse sur ces mots : ‟Malheureux, vous allez mourir en refusant la grâce de Dieu, et vous riez toujours… Je vous plains, mais sachez-le on ne rit pas de Dieu...”

Quelques jours plus tard, on procède à la toilette des patients trop faibles pour le faire eux-mêmes. Or l’infirmier, en tirant la chemise d’Eugène, lui enlève, par mégarde, son scapulaire.

Au même instant, celui-ci, dans un grand cri de désespoir, meurt… Quelle épouvantable fin !... Mais à qui la faute ?

On ne rit pas longtemps de Dieu, ni de la Sainte Vierge.

(‟Les bontés de Marie”, P. Henri Couture, o.p.).

Mgr Paulding, évêque missionnaire en Australie, tomba malade en route. Une pieuse veuve le soigna avec dévouement. Revenu à la santé, le prélat lui promit de venir lui administrer les derniers sacrements lorsqu’elle mourrait.

Plusieurs années plus tard, Mgr Paulding recevait une missive l’informant du décès prochain de sa bienfaitrice. Il se mit donc en chemin pour remplir sa promesse et marcha plusieurs jours. Il arriva à la maison de la dame, située en pleine forêt. Elle était vide…

Un bûcheron travaillant non loin de là informa le missionnaire que la dame était morte en ayant reçu les derniers sacrements.

L’évêque comprit que le Bon Dieu l’avait envoyé là pour quelqu’un d’autre... Il s’assit sur un tronc d’arbre et s’adressant au bûcheron : ‟Eh bien, mon ami, après tout je ne veux pas être venu ici pour rien. Mettez-vous à genoux, je vais vous confesser.”

L’homme refusa, invoquant mille raisons que l’évêque combattit avec force et douceur. Finalement, la grâce triompha et le bûcheron fit une confession pleine de contrition, promettant d’aller communier le dimanche suivant. Et ils se séparèrent.

À peine le missionnaire s’était mis en route qu’il entendit un bruit suivi de gémissements. Revenant en toute hâte sur ses pas, il trouva son pénitent mort, écrasé par la chute d’un arbre.

Quelle main céleste avait organisé les événements pour ouvrir le chemin du Ciel à notre pauvre bûcheron ? C’est que cet homme portait le Scapulaire de Notre-Dame du Mont-Carmel… Qui n’admirera ici la fidélité de la Sainte Vierge à tenir la promesse qu’elle a attachée à son scapulaire ! (Chroniques du Carmel de Bruxelles).
 

SECOURS DANS LES DANGERS

La Vierge l’a déclaré: le Scapulaire brun est aussi une sauvegarde dans les dangers, tant du corps que de l’âme. Non pas à la façon d’une ‟amulette” ou d’un ‟gri-gri” car le scapulaire n’est pas un objet magique. C’est notre confiance envers Dieu et Notre-Dame (manifestée par le port du scapulaire) ainsi que leur immense miséricorde qui remuent leurs Cœurs en notre faveur. On pourrait écrire des pages entières de faveurs obtenues grâce au port de ce sacramental...

Le 29 décembre 1876 eut lieu près d'Ashtabula, Ohio, (U.S.A.) une gigantesque catastrophe ferroviaire. Alors que le train no 5 du Pacific Express traversait la rivière Ashtabula, le pont s'effondra; avec lui, une locomotive ainsi que onze voitures de passagers tombèrent dans la crique gelée, 45 m (150 pieds) plus bas.

Sur 159 personnes à bord, 64 furent blessées et 92 tuées.

Un homme avait été coupé en deux par le train; il portait le Scapulaire. Au lieu de mourir sur-le-champ, il resta en vie et conscient durant 45 minutes – juste assez longtemps pour qu’un prêtre puisse arriver pour lui administrer les derniers Sacrements.

(gospanews.blogspot.fr).

Une jeune fille alla trouver le saint Curé d'Ars. Dans le cours de la conversation, celui-ci lui dit :

– Vous souvenez-vous, mon enfant, d'un certain bal auquel vous avez assisté, il y a peu de temps ? Dans ce bal, vous avez rencontré un jeune homme inconnu, distingué et admiré de tout le monde ?

– Oui, mon Père, répondit la jeune fille.

– Vous auriez bien voulu danser avec lui, vous étiez jalouse, chagrine, pleine de dépit de voir qu'il vous préférait les autres et ne vous demandait pas pour danser avec lui.

– En effet, mon Père.

– Vous rappelez-vous que, quand il partit, vous avez cru apercevoir à la porte, sous ses pieds, deux flammes bleues que vous avez prises pour une illusion de vos yeux trompés par l'obscurité ?

– C'est vrai, mon Père.

– Eh bien, ma fille, ce jeune homme était un démon. Celles avec lesquelles il a dansé sont damnées ou en état de damnation. Et savez-vous pourquoi il ne vous a pas demandé à danser avec lui ? C'est à cause du scapulaire que vous aviez sur vous, et que par dévotion à Marie, vous aviez avec raison conservé comme une sauvegarde !” (Annales du Carmel, 1881, p.199)

En 1944, le soldat hollandais A. M. W... faisait halte avec son bataillon sur une vieille ferme, pour y passer la nuit. Derrière la maison se trouvait une pompe à eau manuelle qui fit la joie des soldats, heureux de pouvoir se débarrasser de la sueur et de la poussière des combats précédents.

Le soldat A.M.W. enleva donc sa veste et suspendit son scapulaire à la pompe, le temps de se laver.

Une heure plus tard, le bataillon reçut l’ordre de se déplacer 1½ mille plus loin, pour passer la nuit plus à l’abri, dans une tranchée.

‟J’étais sur le point de me coucher et je déboutonnais mon col, quand, à mon horreur, je me suis rendu compte que je n’avais plus mon Scapulaire. C’était un cadeau de ma mère. Je l’avais eu avec moi pendant toute la guerre et maintenant que nous approchions du repaire du lion, en serais-je privé ? Aller le chercher était impensable, alors j’ai essayé de ne plus y penser et de dormir. Je me tournais et je m’agitais, mais je ne pouvais pas dormir.

Tout autour de moi, mes copains dormaient comme des bûches même si, de temps en temps des obus tombaient dangereusement tout proche. Finalement, vaincu par le désir de revoir mon Scapulaire, en rampant dehors à travers mes compagnons endormis, je suis retourné à la ferme et à la pompe. Mes mains glissaient en cherchant partout autour de la pompe, mais le Scapulaire était parti.

Soudain, j’entendis une explosion épouvantable. Attaque ennemie ? Je suis revenu aussi vite que j'ai pu en courant, à notre tranchée. Peut-être que je pourrais faire quelque chose pour mes copains.

À l’endroit même où mes compagnons avaient dormi, s’ouvrait un trou d’obus géant. Avant de quitter cette tranchée, l’ennemi y avait placé une bombe à retardement et elle avait explosé pendant mon absence.

Personne n’a survécu à l’explosion. Si je n’étais pas allé chercher mon Scapulaire, j’aurais été enterré aussi sous ces décombres. ”

Le lendemain, en allant à la cuisine roulante de l’armée, notre soldat rencontra un copain de la tranchée. Les deux se croyaient mutuellement morts !

Son copain lui expliqua :

‟J’étais couché dans la tranchée, mais avant que je m’endorme, je suis allé te chercher. Mais je ne pouvais pas te trouver. Le caporal m’a vu et m’a demandé ce que je voulais.

Quand je lui ai dit ce que je faisais là, il a dit : "Va plutôt à cette auberge et va chercher une bouteille d’eau." Et pendant que je faisais cette commission, l’explosion s’est produite.

Eh bien, je l’ai échappé à un cheveu près, ai-je répondu. Mais pourquoi, me cherchais-tu si tard dans la nuit ?

Pour te donner ceci, répondit-t-il. Et il m’a donné mon Scapulaire qu’il avait repris de la vieille pompe.”

(‟Seine Mutter, meine Mutter” par le .P. Alfons Maria Weigl [1903-1990]).

 

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