Enseignement du Saint Curé d'Ars sur la Confession - 3e partie.
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Le Saint Curé d'Ars
nous enseigne (3)


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Je vous ai dit que je vous montrerais qui sont ceux qui font de mauvaises confessions, et ce qu'il fallait faire pour les réparer et n'être pas damné. J'en trouve sept sortes, de ceux qui profanent ce sacrement et qui s'abîment au plus profond des enfers. Écoutez-le bien, afin que vous puissiez connaître si vous êtes de ce nombre.

D'abord je suis sûr qu'il y en a de ceux qui m'écoutent qui sont de ce nombre, qui peut-être n'ouvriront pas encore les yeux aujourd'hui sur cet état affreux et malheureux, parce qu'ils sont sourds et aveugles pour comprendre; la parole de Dieu ne les touche pas; et les lumières de l'Esprit-Saint, à qui ils ont fermé la porte de leur cœur, ne leur montrera pas l'état épouvantable où le péché les a précipités. Ils mourront comme ils ont vécu, c'est-à-dire «vivre en pécheur et mourir en réprouvé».

Écoutez-moi bien, et ensuite vous descendrez dans vos consciences avec le flambeau d'une main et la balance de l'autre: ensuite vous vous jugerez vous-mêmes, avant que Dieu ne vous juge.

1° - Les premiers sont ceux qui par honte ou par crainte ont volontairement caché quelques péchés dans leurs confessions, ou quelques circonstances considérables, ceux qui n'ont pas dit le nombre de leurs péchés mortels; ceux qui n'ont pas déclaré quelques péchés mortels; ceux qui vont confesser à un autre quelques gros péchés et reviennent au même dire leurs petits péchés; ceux qui à confesse pensent qu'on aura bonne opinion d'eux, s'ils les conservent, parce qu'ils ont négligé de se faire instruire ou de profiter des instructions; ceux qui n'ont déclaré un péché mortel que parce que le confesseur le leur a demandé, et qui, sans cette demande, ne l'auraient pas dit.

2° - Je dis que ceux-là font de mauvaises confessions, qui ne donnent pas tout le temps nécessaire pour connaître leurs péchés mortels; ceux qui se confessent par routine, par habitude, sans avoir une véritable douleur de leurs péchés, ni le ferme propos de ne plus les commettre, de préférer la mort même, s'il le faut, plutôt que d'y retomber.

3° - Ceux qui vont choisir certains confesseurs pour passer plus facilement. Ô mon Dieu! que de confessions sacrilèges! Ô mon Dieu! que de chrétiens damnés!

4° - Ceux qui, ayant quelques restitutions, ne veulent pas ou ne font pas tous leurs efforts pour les faire; comme ceux encore qui ont été chargés de faire des aumônes, de faire dire des Messes, et laissent tout cela de côté.

5° - Ceux qui croient qu'il n'y a point de mal de tirer intérêt de leur argent, sans avoir les titres légitimes.

6° - Ceux qui ont continué à vivre dans l'occasion du péché, pouvant la quitter comme serait une personne qui est dans une maison où il y a une peste et qui n'en sort pas; comme ceux qui vont dans les veilles, où ils sont sûrs de n'y entendre que de mauvais propos contre la religion et contre la pureté, qui continuent d'y aller malgré leurs remords de conscience et la défense de leur confesseur.

Ceux qui ont continué à vivre dans les habitudes du péché, comme les pensées volontaires, les désirs, les paroles et les actions déshonnêtes; qui ne font pas d'efforts pour se corriger: comme un ivrogne qui retombe toujours, de même que ceux qui jurent le saint nom de Dieu; et ainsi pour les autres péchés mortels.

Ceux qui vivent sans se réconcilier avec leur prochain, qui ne veulent pas pardonner ou qui ne pardonnent qu'à moitié.

Ceux qui ont flétri la réputation du prochain et ne font ce qu'ils peuvent pour la rétablir. Ne vouloir pas faire sa pénitence, pensant que le prêtre n'a pas entendu ou compris un péché mortel.

7° - Tous ceux qui fréquentent les sacrements sans être suffisamment instruits des principaux mystères de la religion, ou qui ignorent, par leur faute, ce qui regarde les sacrements qu'ils reçoivent.

Les pères et les mères, les maîtres et maîtresses qui ne connaissent leurs devoirs envers leurs enfants et leurs domestiques, toutes ces personnes sont indignes d'absolution; et toutes les absolutions qu'ils ont reçues jusqu'à ce moment sont autant de sacrilèges qui ne leur serviront qu'à les jeter plus profond dans les enfers. Ces sortes de chrétiens ont donc, dans ce moment, la conscience chargée de mille et mille sacrilèges, et encore sont couverts de tous les péchés qu'ils ont commis et confessés jusqu'à présent, comme de ceux qu'ils n'ont pas confessés.

Que conclure de cela, mes frères? Rien autre, qu'après tant de sacrilèges, après tant de péchés cachés ou confessés sans contrition, ni résolution de préférer même la mort que de les recommettre, ils ne craignent pas si la mort les attrape dans cet état malheureux, d'être précipités dans les flammes pendant toute l'éternité.

Ô mon Dieu, que de chrétiens qui sont dans cet abîme et qui ne le croient pas, parce qu'ils ne veulent pas prendre la peine de descendre dans l'intérieur de leur cœur pour y reconnaître les maux infinis que le péché leur a faits! Hélas! que la lumière du grand jour des vengeances va faire trouver de sacrilèges!

D'après cela, mes frères, il vous est donc extrêmement nécessaire de vous examiner avec soin, si vous n'êtes pas dans quelques-uns des cas dont je viens de vous parler. Si vous doutez de la moindre chose, ne vous endormez pas là-dessus, enfoncés dans vous-mêmes. Peut-être qu'examinant bien, vous verrez ce que vous n'avez jamais vu; peut-être qu'au premier coup d'œil vous allez frémir et trembler de trouver des crimes auxquels vous n'aviez jamais réfléchi.

Revenez, mes frères, sur vos pas; si vous doutez de toute votre vie, refaites vos confessions de toute votre vie, ou au moins considérez bien depuis quel temps vous êtes coupable: si c'est toute votre vie, il faut redire tous vos péchés mortels que vous avez commis, le nombre et les circonstances autant que vous pourrez, accusez toutes vos confessions et communions qui sont autant de sacrilèges.

Je ne doute pas, mes frères, que si vous n'avez pas encore entièrement perdu la foi, cela vous trouble et vous inquiète sur vos confessions et communions passées. Comment pouvoir me rappeler de tout ce que j'ai fait à quatorze ou vingt ans, et peut-être à cinquante ou soixante ans? Mes frères, ce qui nous paraît tout à fait impossible à nous-mêmes, nous est non seulement possible, mais facile avec la grâce de Dieu.

Est-ce l'examen de votre conscience qui vous effraie? Maintenant vous allez voir qu'il n'est pas si difficile que vous vous le représentez. Je vous dirai que pour faire une confession générale il n'est pas nécessaire d'accuser ses péchés véniels en particulier, c'est-à-dire d'en dire le nombre, toutes les circonstances, comme sont les petites désobéissances, les mensonges, les médisances qui ne portent perte à personne, c'est-à-dire en matière légère, les distractions dans ses prières, faute de s'y être bien préparé, et autres péchés semblables. Il vous suffira de vous en accuser en général à la fin de votre confession.

Votre examen ne va donc rouler que sur vos péchés mortels. Tous vos péchés sont ou des péchés que vous ne commettez que rarement, ou sont des péchés d'habitude: ou votre habitude n'a duré qu'un certain temps, ou elle a duré toujours depuis que vous l'avez commencée.

1°- Si vous n'avez commis certains péchés que rarement, comme serait par exemple de jurer le saint nom de Dieu, de vous mettre en colère, de maudire votre travail, vos enfants ou vos bêtes, il n'est pas bien difficile de dire combien de fois à peu près vous y êtes tombé par année, par mois ou par semaine.

Si c'est un péché d'habitude, vous savez bien combien d'années a duré cette habitude, à quel âge vous l'avez commencée, à peu près quel temps elle a duré, si vous l'avez perdue pendant quelque temps dans le temps que vous tombiez; il n'est pas difficile de dire combien vous avez commis ce péché par mois et par semaine et par jour. Eh! bien mes frères, voilà tout ce qu'il faudrait faire pour avoir le bonheur de réparer toutes vos confessions et communions mauvaises, en les accusant en disant:

« Mon père, je m'accuse d'avoir fait tant de confessions et de communions pendant ma vie, ou par année ou par mois. »
 

Lorsque vous ne pouvez vous rappeler au juste, dites seulement:

« Mon père, je m'accuse à peu près tant de fois. »
 

Dieu n'en demande pas davantage: pourvu que vous ayez donné à votre examen tout le temps et tous les soins qu'il faut et que vous soyez de bonne foi, c'est-à-dire sincère dans vos accusations et dans votre repentir, vous êtes sûr que quand toutes vos confessions et communions seraient des sacrilèges, que le bon Dieu vous pardonnera et que vous serez sauvés. D'un autre côté, le confesseur, qui désire autant que vous le salut de votre bonne âme, ne manquera pas de faire tout ce qu'il pourra pour vous aider, soit par ses interrogations, soit par ses prières, surtout pendant la sainte Messe, en demandant à Dieu pour vous les grâces et les forces qui vous sont nécessaires pour bien faire votre confession.

Prenez bien garde de ne pas vous laisser prendre à ce piège du démon qui en perd un grand nombre, qui est de leur faire commencer à accuser tous leurs petits péchés les premiers, afin qu'ils n'aient pas la force de dire les gros ensuite. Commencez, mes frères, à dire au contraire tous vos plus gros péchés les premiers, alors, vous ôtez tout au démon.

– Mais, me direz-vous, cela est bien aisé à dire, mais le faire c'est bien autre chose. Comment avoir la force de dire tant de péchés, si affreux qui font horreur rien que d'y penser?

Voulez-vous, mes frères, une vérité bien claire? C'est que ce n'est qu'un orgueilleux qui a honte de dire ses péchés ou qui les a cachés. ôtez cet orgueil de votre cœur, et vous vous accuserez de vos péchés tels que vous voudriez les avoir accusés à l'heure de la mort.

Toute personne qui désire véritablement à cœur son salut, ne craint nullement d'en faire l'accusation. En voici un exemple bien frappant, rapporté par saint Jean Climaque:

Me trouvant un jour, nous dit ce grand saint, dans un monastère, il vint un homme se présenter afin de passer sa vie dans la pénitence; pendant toute sa vie il n'avait fait que brigandages. Le supérieur lui ordonna de passer sept jours à la porte du monastère.
 
Voyant qu'il persévérait, il lui ordonna de déclarer devant tout le monde tous les péchés qu'il avait commis. Ce voleur avoua sincèrement tout ce qu'il avait fait. Le supérieur, pour éprouver si sa conversion était bien sincère, lui commanda de les accuser encore devant les religieux du monastère. Cet homme, qui était véritablement touché, qui ne cherchait que les moyens de fléchir la justice divine, répondit au supérieur que non seulement il était prêt à les déclarer devant les religieux, mais au milieu de toute la ville d'Alexandrie.
 
Alors le supérieur fit assembler tous les religieux qui étaient plus de trois cents. Comme c'était un dimanche, après l'évangile, il commande qu'on lui amène ce coupable déjà justifié, les mains liées, revêtu d'un cilice, la tête couverte de cendres, conduit par plusieurs religieux qui le frappaient à coups de verges.
 
Ce spectacle attendrit si fort les assistants que tous fondaient en larmes. Le supérieur lui dit de rester à la porte de l'église, qu'il ne méritait pas d'y entrer.
 
Ces paroles le frappèrent si fortement qu'il tomba la face contre terre. Le supérieur, le voyant en cet état, lui commanda de dire publiquement ses péchés. Il le fit avec tant de larmes et de douleur, qu'il lui semblait perdre la vie, tant la douleur de ses péchés était grande. L'on fut obligé de lui dire de cesser.
 

Voyez encore saint Augustin: a-t-il craint, a-t-il eu honte de faire l'aveu de ses péchés, non seulement à un prêtre, mais à tout l'univers? Mes frères, non, nous n'aurons point de honte et de crainte, si nous avons l'humilité et la connaissance de nous-mêmes.

De là je conclus que tout chrétien qui, après avoir péché, craint de s'accuser, n'est qu'un orgueilleux. Voyez-vous, mes frères, un motif bien capable de nous engager à une confession de toute notre vie, si vous vous sentez coupable; c'est de là que dépend votre bonheur ou votre malheur éternel.

Ce soir, lorsque vous serez au lit, mettez-vous dans la posture où vous serez un jour dans la bière (cercueil), le corps étendu, les mains croisées sur la poitrine, les yeux fermés et tout enveloppé dans un suaire, ensuite dites-vous à vous-même:

Que voudrai-je avoir fait lorsque je me trouverai à ce moment? Mon âme est souillée de tant de péchés qui ne me sont pas pardonnés, voudrais-je bien paraître devant le tribunal de Dieu en cet état? Reverrai-je un confesseur à l'heure de la mort?
 
Si je venais à mourir de mort subite et que je n'aie pas le temps de le faire, il faudrait tomber en enfer!
 
Non, mon Dieu, plus de retard, je vais commencer aujourd'hui à m'y préparer et je le ferai tant, que je pourrai regagner votre amitié et mériter le ciel à la fin de ma vie, en assurant mon salut.

Amen. ♦


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